Culture sans labour

L’une des caractéristiques de l’agriculture de conservation, le travail minimum du sol considéré comme un système de conservation du sol dont l'objectif est de minimiser la perturbation du sol pour une bonne production agricole. Il s'agit d'une méthode de travail du sol qui ne retourne pas le sol et qui fait appel à l’utilisation du coutrier, contrairement au travail intensif du sol qui modifie la structure du sol à l'aide de charrues. De planter des cultures sans labour, des mesures telles que la couverture du sol ou le paillage en combination avec le semis à sec est recommandé (voir aussi « Mesure 2 – Semis direct/semis à sec & 3 -  Culture sous couverture ou paille»).

1 Semis à sec sous paillis de Mucuna sans labour

Qu’est ce que le semis à sec ?

Le semis à sec est une pratique qui consiste à semer le plus tôt possible, en début de saison des pluies, sans attendre une pluie. Pour les cultures pluviales (sans possibilité d’irrigation), on peut adopter le semis à sec si la pluie est en retard par rapport aux dates normales.

Semis à sec sous paillis de Mucuna sans labour

Comment tu installes la mesure ?

• Tu réalises à temps tous les travaux de préparation du sol 
• Tu effectues le semis à sec soit à la main, soit au semoir

Remarques :

• Le semis à sec qui reçoit une faible pluie, ou qui connaît un brusque arrêt des pluies après la levée, est un échec.
• Les céréales supportent mieux le semis à sec que les plantes riches en huile, comme l’arachide par exemple.

Culture sous couverture ou sous paillis

Pourquoi couvrir le sol ?

Couvrir le sol, c’est laisser des restes de récolte ou planter des cultures spéciales entre deux récoltes. Ces cultures, qu’on appelle cultures de couverture, protègent le sol (contre les érosions, échauffement du sol), conservent l’humidité et le rendent plus fertile. Elles aident aussi à améliorer la biodiversité (plus de plantes, insectes et animaux utiles).

C’est quoi le paillis ?

Le paillis, c’est une couche de matières végétales (feuilles, pailles, herbes) qu’on met sur le sol. Il protège le sol et l’enrichit en matière organique.

§  On distingue plusieurs de types de paillis suivant leurs origines :

Ø  Le paillis provenant d’une culture dont les résidus sont récupérés et épandus sur une surface contrôlée (maraîchage, pépinière) 

Ø  Le paillis provenant d’une plante produite sur place avec assez de biomasse suffisante pour couvrir le sol de culture. La gestion de la biomasse se fait soit par le fauchage ou par herbicidage

Ø  Le paillis d’une espèce en proximité mais non cultivée (feuilles d’arbuste, andropogon ou de défriche). 

En protégeant le sol avec du paillis, vous aidez vos champs à mieux produire et à rester en bonne santé !    

3 Champs de Manioc dans le paillis de Stylosanthes                                4 Paillis de résidus de récolte (spathes de maïs)

Comment mettre en place :

• Réaliser dans le champ des tas de résidus de culture ou de défriche, 
• Enlever les branches d’arbres et de tiges encombrant
• Épandre l’ensemble sur le sol de manière à obtenir une couche épaisse
• Mettre en place des mesures de conservation des eaux et des sols 

Association des cultures

L’homme mange par la bouche, les plantes mangent par leurs racines. Les racines des plantes n’ont pas les mêmes longueurs. Par exemple les racines du maïs et sorgho sont presque à la surface du sol. Les racines du coton et soja sont un peu profondes et les racines des arbres vont plus en bas. Les plantes mangent à des niveaux différents du sol. Il faut associer les plantes qui ne s’alimentent pas au même niveau du sol. L’agriculteur peut mettre sur une même parcelle, les plantes à racines superficielles et les plantes à racines un peu profonds (arachide et maïs).  

5 Des plantes avec des racines à différentes profondeurs

Il existe plusieurs types d’associations :

• Association simultanée des cultures : deux ou plusieurs plantes associées. Les semis ont lieu les mêmes jours ou avec une différence de 15 jours entre les deux cultures. La culture principale est semée sur les billons et la seconde entre les poquets de la première ou sur les flancs. Exemple : une ligne de Pois d'Angole alternée avec une ligne de maïs.

6 Maïs en ligne associé au Pois d’Angole en ligne 

•  Association intercalaire des cultures : deux plantes semées à intervalles réguliers. Exemple : trois lignes de maïs et deux lignes de niébé
• Association en relais des cultures : deux plantes cultivées à des stades de leurs cycles de développement différents (quelques semaines ou mois d’intervalle). Exemples : Mais et Mucuna, mais et pois d’angole, igname et arachide, arachide et mais

          7 Association céréale + légumineuse                            8 Association culture d’arachide et d’oranger

Tu gagnes quoi avec l’association de culture ?

-       Tu as une bonne exploitation du sol disponible (en surface et en profondeur)

-       Ton environnement est sain

-       Tu réduis le risque de mauvaises récoltes

-       Tu récoltes plusieurs cultures dans le même champs

-       Tu manges à ta faim avec des cultures différentes

Assolement & Rotation

9 Exemple d’une rotation des cultures      

10 Assolement de mucuna et niébé

Qu’est-ce que l’assolement et la rotation?

1. Assolement (Organisation des cultures sur le terrain)
   L’assolement, c’est comment vous répartissez vos cultures sur vos champs pendant une saison.
   Cela dépend :
• De vos besoins (pour manger, vendre ou nourrir vos animaux).
• De ce que vous avez à disposition (terre, argent, outils, et travailleurs).

• Cela aide à garder la terre fertile et à réduire les maladies des plantes.

Comment la mettre en place avec les variantes ?

1. Assolement (Organiser vos parcelles)
• Délimitez vos parcelles (taille ou nombre de lignes, de buttes, etc.).
• Choisissez quelle culture mettre sur chaque parcelle pour la saison ou l’année.
2.  Rotation (Changer les cultures pour protéger votre sol)

• Alternez les cultures avec des racines différentes (par exemple, maïs et patate douce).
• Faites succéder des légumineuses (niébé, arachide, pois d’angole) aux céréales (maïs, mil, sorgho, riz) ou aux tubercules (igname, manioc).
• Respectez les besoins nutritifs des plantes.
• Déterminez combien de saisons ou d’années durera la rotation.